À Lille, une ancienne employée a trouvé un moyen inattendu d'exprimer son mécontentement suite à son licenciement. Après la rupture de son contrat de travail, elle a publié sur LinkedIn un poème acerbe visant directement son ex-patron. Ce texte, loin d'un hommage, prend la forme d'un acrostiche où les premières lettres de chaque vers composent un mot peu flatteur, qualifiant son supérieur de « petit chef sournois et prétentieux » et de « crétin obséquieux et cauteleux ».
Cette publication, postée en octobre 2022, fait suite à un départ que la quadragénaire a eu du mal à accepter. Employée depuis août 2021, elle affirme que son manager aurait employé diverses « stratégies » pour la pousser à la démission, un comportement qui l’aurait incitée à écrire ce poème en guise de libération. Selon son avocate, elle aurait également subi du harcèlement moral, ce qui expliquerait son besoin de partager publiquement son expérience, sans toutefois chercher à causer de tort, mais plutôt à attirer l'attention de potentiels recruteurs sur le réseau social professionnel LinkedIn.
Cependant, l’initiative ne passe pas inaperçue. Son ancien employeur décide de porter plainte pour injure publique, menant à une comparution devant la justice le 1er octobre. La présidente du tribunal, intriguée, remarque : « Excusez-moi de dire ça, mais vous faites fuir tout le monde en faisant ça. »
L’affaire pourrait coûter cher à la prévenue. L’avocat de l’ancien employeur réclame un euro symbolique pour le préjudice moral subi ainsi que 3 000 euros pour couvrir les frais de procédure. En réponse, l’avocate de la défense demande la relaxe, arguant que l’acrostiche ne contient aucun détail permettant d’identifier formellement l'employeur ou son entreprise, rendant la plainte infondée selon elle.